samedi 8 juin 2013

Alain Bashung, Olympia, 14 juin 2008

Quel moment intense que ce concert.
Il est resté gravé dans ma tête comme un des très grands moments auxquels j'aurai eu la chance d'assister. De ceux qui se comptent sur les doigts d'une main.
J'avais vu Bashung en 1994, lors de la tournée "Chatterton", à Cherbourg dans une salle de sport pas du tout faite pour ça. Un concert attendu un peu gâché par un choix de lieu plus que discutable.
Ah, les concerts et les scènes de rock'n'roll, ne parlons même pas de rap  (musiques actuelles comme on dit en langage politiquement correct depuis, pratique pour englober tout ça) dans les sous préfectures de Province, tout un programme...- pourtant à Cherbourg, y avait le fric du nucléaire à l'époque- merci les politiques (même si ça s'est un peu amélioré ces dernières années...).
Bref, malgré ces aléas, j'avais pu m'apercevoir que le type (que j'adorais sur disque) était bon sur scène, à revoir dans de meilleures conditions.
Ce fut donc l'Olympia, 14 ans plus tard.
Difficile de faire mieux que cette salle, on est d'accord.
Difficile surtout de transmettre l'émotion palpable ce jour là. Difficile d'imaginer quand on n'y était pas à quel point la performance fut exceptionnelle, à tous points de vue, à quel point l'interprétation, la sobriété, la qualité des musiciens et du son, la beauté des lumières, les versions des morceaux toutes plus réussies les unes que les autres, à quel point tout cela a permis ce moment unique.
Tout ça présenté avec une classe désarmante, sans le moindre pathos. Oui, tout le monde savait qu'il était malade, peut-être inconsciemment (ou non) cela joue t-il mais je vous jure que sur scène, on a juste vu la performance d'un artiste exceptionnel ce samedi là.
Rien de malsain au programme (si ce n'est lors de la première partie, pour une autre raison, les sifflets peu élégants adressés par une partie des spectateurs à Chloé Mons).
Seulement quelques gorges qui se serrent (pas la sienne) lorsqu'il chante "Angora".
L'album Bleu Pétrole est l'un de mes préférés de Bashung, peut-être mon préféré.
Sur scène, des morceaux comme "Vénus" ou "Je tuerai la pianiste" ont pris une dimension incroyable.
Cinq ans après, ce concert reste l'un des plus beaux que j'ai vécu.
J'ai acheté le DVD enregistré dans la même salle les 10 et 11 juin.
Je n'ai pas encore pu le regarder en entier.