samedi 6 juin 2009

Éloge de MAGIC octobre 2007- avril 2009

IS MAGIC MAGIC ? 

« Trust none of what you hear
And less of what you see »

Avec Magic, Bruce Springsteen vient peut-être de sortir son meilleur album depuis la reformation du E Street Band pour le Reunion tour en 1999. 

Radio Nowhere était un bon single mais Bruce cachait bien son jeu derrière ce titre d'ouverture très rock : il vient de sortir l'album que beaucoup de ses fans les plus ardents n'attendaient plus. Il crée la surprise en sonnant plus pop que jamais, après l'escapade avec le Sessions band. On se jurerait revenus entre 1976 et 1979, à l'époque où il composait des perles comme Iceman, Livin on the edge of the world (« Livin' in the future » qui sonne Tenth Avenue matiné de So young and in love).
Les morceaux semblent meilleurs à mesure qu'on les écoute, ce qui contredit l'impression de facilité qu'on pourrait faussement percevoir au premier abord (You'll be comin'down, Your own worst ennemy...sont des bijoux qui peuvent paraître d'abord un peu faciles).

Radio Nowhere: morceau d'attaque très rock n'roll, simple et carré, idéal pour caler l'auditeur dans son fauteuil.

You'll be comin'down: titre à double tranchant, qui peut dérouter, qui sonne « Bruce classique ».

Livin' in the future: assez proche dans l'esprit et la construction d'un tenth avenue, avec un Clarence retrouvé, impatient de l'entendre sur scène, paroles à tomber « we're livin in the future and none of this has happened yet »

Your own worst ennemy: un pur bijou pop

Gipsy Biker: très rock, dans l'esprit de Lucky town, paroles magnifiques encore une fois.

Girls in their summer clothes: très léger, estival, avec des arrangements qui en font un autre futur classique, il semble en avoir le potentiel, à se demander s'il n'a pas été écrit en 1979!

I'll work for your love: intro piano très typique du style de Roy Bittan, puis une explosion de guitares, morceau assez banal selon moi, sans doute le plus faible de l'album..

Magic: un très bon morceau, le grand frère de Paradise, Magic est (osons-le) magique avec des paroles ironiques, presque sardoniques comme Springsteen ne nous y avait pas habitués.

Last to die: très rock, texte magnifique, d'ailleurs l'album sous des airs légers est beaucoup plus engagé qu'il n'y paraît.

Long walk home: encore une perle...peut-être le meilleur morceau de l'album.

Devil's Arcade: titre émouvant qui vient clore l'enchaînement « Magic, Last to die, long walk home, Devil's arcade ». M'a laissé sans voix, sur ce coup là!

Terry's song : morceau caché, bel hommage acoustique à Terry Mc Govern, on peut toutefois se demander pourquoi il n'est pas mentionné dans la track list (pourquoi pas en bonus plutôt que « caché »?).

En conclusion, je ne crois pas avoir ressenti autant d'émotion à la découverte d'un nouvel album du boss depuis... pffff...le coffret Tracks qui n'était d'ailleurs pas un vrai nouvel album mais une compil d'inédits.

La production de O'Brien est à mon sens plus subtile qu'il n'y paraît, certes pas rugueuse, très habillée, parfois peut-être un peu trop. Certains ont jugé cet album surproduit à sa sortie, d'autres continuent à reprocher un côté artificiel, lisse. C'est vrai que ça ne sonne pas E Street Band mais je trouve pour ma part qu'il vieillit bien, nettement mieux que Working on a dream paru 15 mois plus tard et qui prend la poussière sur son étagère depuis...




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