dimanche 21 juillet 2013

Neil Young and Crazy Horse, Jonathan Wilson, Vieilles Charrues, samedi 20 juillet 2013

Vieilles Charrues 2013, samedi 20 juillet.

Jonathan Wilson*

Après une belle averse, sous un ciel menaçant, mais qui finalement ne lâchera que quelques gouttes, le jeune prodige folk rock a livré une prestation superbe, digne de son fantastique album « gentle Spirit ».
Mélodies inspirées, harmonies vocales qui rappellent les meilleurs groupes des sixties, folk rock californien du meilleur goût, ses morceaux ont encore pris de l'ampleur sur scène (pour avoir vu le gars en première partie de Tom Petty l'année précédente, il a eu la bonne idée d'abandonner ses intros et ses digressions parfois un peu trop longues pour mettre en valeur l'essentiel).
Devant quelques centaines de spectateurs visiblement conquis et connaisseurs, il aurait pu tout simplement emporter la palme mais en une petite heure, c'est le lot des festivals, il nous aura surtout donné envie d'en entendre encore plus.

*A noter que ce musicien "touche à pas mal de trucs" est aussi le producteur d'un très bon album paru en 2012, celui de Joshua Tillman alias Father John Misty.






Asaf Avidan and Band

Après Jonathan Wilson et en attendant le Loner, on se dirige vers la grande scène ou se produit Asaf Avidan dont beaucoup disent le plus grand bien.
Ce type a une présence incontestable, sait « jouer » avec le public et se le mettre dans la poche, en lui faisant chanter son tube, une voix phénoménale -toutefois un peu trop criarde- mais je dois avouer n'avoir été qu'à moitié convaincu par son set. Sans en être très familier, sa musique est de qualité, mais est-ce la réaction des ados hystériques ou certaines ficelles qui ont trop insisté sur le côté festif de son œuvre, quelque chose m'a fait tiquer, quelque chose en moi a résisté à une adhésion ou à une reddition sans conditions. 
Peut-être aussi que ce n'est pas mon truc.
Sauf que le dernier morceau était fait pour des gens comme moi. Décidément, rien n'est simple.



Neil Young and Crazy Horse

J'aurais bien aimé écouter Biolay, je ne l'aurai que vu (et aussi Jeanne Cherhal, guest sur 2 titres). Sur les écrans géants à côté de la scène Glenmor, la faute à l'envie d'être le mieux placé possible pour revoir le vieux Neil et découvrir enfin ses complices du mythique Crazy Horse.

L'orage menaçait sérieusement vers 22h, quand les vieux chevaux ont fait leur entrée sur scène, les nuages noirs semblaient les défier pour voir si le sorcier méritait sa réputation.
A part quelques gouttes, le ciel ne nous sera finalement pas tombé sur la tête samedi soir.

Sans doute que la fin de Hole in the Sky, avec les incantations "No Rain! No Rain!" et que la magie du Crazy Horse auront fait leur effet.

Neil Young était en très grande forme hier soir, et le vieux cheval fou était redevenu indomptable, malgré les années (je ne ferai pas d'allusion aux cowboys, promis).
Quel plaisir de voir ces mecs à près de 70 piges, s'éclater sur scène, s'échanger des sourires, se donner des coups de pieds au cul et en remontrer à tous les jeunes branleurs et vieux ronchons présents dans le public. Et quelle alchimie entre eux, cette tournée porte vraiment bien son nom car c'est de ça qu'il s'agit, ces quatre types créent une musique unique et n'ont pas besoin d'en rajouter, leur force est dans le son qui sort des enceintes.
Lâchons le mot, j'ai trouvé le concert monstrueux pour ma part, avec un son excellent, si ce n'est quelques petits problèmes techniques sur la guitare (quelques sautes de son), vite résolus à chaque fois.

J'avais lu quelques avis mitigés et j'avais peur qu'ils jouent trop sur le côté bruitiste -le péché pas toujours mignon du bonhomme- mais à part la fin de Walk like a giant et de Hole in the sky, le vieux Neil et ses potes sont restés assez sobres de ce côté et je n'ai pas trouvé de longueurs excessives.

La partie acoustique a -sauf quelques incurables- fini de convaincre les spectateurs réticents* avec Comes a time, Heart of Gold, Blowing in the wind et Singer without a song au piano, magnifique.

On a eu droit ensuite à un très bon Ramada Inn, à un Sedan Delivery d'anthologie, à Rockin in the free world, à Cinammon Girl, fuckin' up et Hey Hey My My pour finir en apothéose.

Bref, le pourtant pêchu en live Hanni El Khatib a eu bien du mal à attirer le public après ce déluge (des guitares, pas des cieux). 
Sorry Hanni mais je ne pouvais plus hier soir, la faute aussi sans doute à ton dernier album, un peu trop facile à mon goût, un peu trop propret Black Keys.
Désolé aussi d'avoir lâché l'affaire avant the Roots (un groupe fantastique).


Set List :

Love and only love
Powderfinger
Psychedelic pill
Walk like a giant
Hole in the sky
Comes a time
Heart of gold
Blowing in the wind
Singer without a song
Ramada inn
Sedan delivery
Surfer Joe and Moe the sleaze
Rockin' in the free world
Mr. Soul

Cinnamon girl
Fuckin' up
Hey Hey My My



*Après 45 ans d'existence du Crazy Horse et un nombre incroyable de classiques à leurs actifs, après que Pearl Jam et Nirvana, parmi tant d'autres, les aient reconnus « source d'inspiration » (donc -allons-y- d'utilité publique) , certains persistent à penser que Neil Young n'est que le folkeux de génie responsable d' « Harvest », oubliant d'ailleurs au passage, dans cette même veine, « After the Gold Rush » et « Harvest Moon », tout aussi recommandables.
Rappelons-le, Neil Young est aussi considéré par beaucoup comme un des pères du mouvement grunge.
Ecoutez le double live "WELD" avec le Crazy Horse pour vous en convaincre.
Il a aussi enregistré le formidable "Mirror Ball" avec Pearl Jam en 1994.







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